Alsacienne de naissance, Marie Desserprit est agée de 7 ans lorsque sa famille s’installe dans l’Aude. Fille d’une metteuse en scène et d’un scénographe, elle baigne depuis toujours dans le milieu théâtral, suit et participe à la vie associative de la Cie Juin 88 fondée par ses parents.
Elle commence sa carrière professionnelle en accompagnant, dans différentes structures des Bouches du Rhône et du Vaucluse, des personnes en situation de handicap ou des jeunes en rupture.
En 2019, elle décide d’opérer un tournant professionnel en s’investissant pleinement dans la compagnie qui allait devenir le projet Théâtre dans les Vignes en rejoignant Carcassonne et sa famille puis en intégrant la structure en tant qu’assistante administrative.
Très rapidement le projet grandit, se professionnalise, rayonne et se pérennise. Avec l’aide d’un bureau et d’une équipe bien structurée, l’association voit aboutir l’achat de son théâtre puis son agrandissement, la signature d’une convention pluriannuelle d’objectifs et la création du poste de directrice qu’elle occupe depuis juin 2023.
Marie Desserprit répond ce mois-ci à notre questionnaire.
1. Trois mots pour vous décrire ?
Sensée, structurée et clairvoyante
2. Trois mots qui définissent votre travail ?
Volontaire, perspicace et pragmatique
3. Si vous étiez un tableau, un livre ou un film, qui seriez-vous ?
Le premier film qui me vient à l’esprit est « La Haine » de Mathieu Kassovitz. Ce film est le portrait de la jeunesse désœuvrée. Il me semble qu’en raison de mon parcours d’éducatrice spécialisée pendant une dizaine d’années, cette question continue à m’interroger ou plutôt à m’interpeller.
Et cette phrase « Jusqu’ici tout va bien. Mais l’important, c’est pas la chute, c’est l’atterrissage ». Cette phrase fait écho en moi … certainement pour me motiver
4. Un rituel avant l’ouverture des portes les soirs de spectacle ?
Oui, un besoin de savoir que chaque personne présente dans l’enceinte du Théâtre dans les Vignes va bien et est à sa place (les personnes au plateau – mon équipe – les merveilleux bénévoles)
5. Comment choisissez-vous les spectacles que vous programmez ?
C’est un choix collectif, à partir de propositions de nos partenaires et/ou compagnies que nous suivons. C’est un savant équilibre entre populaire/contemporain/classique
6. Comment le spectacle est-il entré dans votre vie ?
Il est présent depuis ma conception, étant la fille de Michèle (metteuse en scène) et Pierre Heydorff (scénographe) … J’ai fait mes premières tournées dès le plus jeune âge et mon premier festival d’Avignon à l’âge de 8 ans (en tant que choriste) dans le « dieu Bonheur » de Heiner Muller. J’ai dû faire ma première demande de subvention dans le ventre de ma mère !
7. L’artiste / la Cie avec lequel/laquelle vous voudriez passer une journée ?
La compagnie Baro d’Evel et plus particulièrement Camille et Blaïe car je les connais depuis longtemps, ils ont également vécu à Cornèze (lieu d’implantation du Théâtre dans les Vignes ndlr). Passer un temps à contempler leur travail et discuter avec eux serait un vrai moment de respiration.
8. Votre dernier coup de cœur spectacle ?
« Salle des fêtes » de Baptiste Amann / L’Annexe
Je ne dirais pas mieux que cette belle critique « On ne peut qu’être séduit par la puissance de son œuvre où l’intime tisse des liens précieux avec le bien commun dans un cadre politique et social, voire écologique bien établi. La force et la richesse de son propos nous poussent à la réflexion en nous interrogeant notre propre psyché… » Laurent Schteiner – Sur les planches – 19 janvier 2023
9. Un spectacle que vous avez vu mais que vous ne pouvez pas avouer ?
… Je n’ai rien à cacher…
10. Comment définiriez-vous la place du Théâtre dans les Vignes dans le développement de son territoire ?
Importante et nécessaire. Depuis 13 ans, notre but est de rayonner sur le territoire pour à la fois accueillir un public le plus large possible, notamment le publics empêché et les scolaires et à la fois accueillir un panel le plus varié possible d’artistes.
La finalité étant de proposer un large éventail de programmes, de spectacles sous toutes formes, d’ateliers, de visites et de résidences dans un lieu propice à la création, à la culture, à l’expression scénique, à la découverte et à la transmission.
11. Le spectacle vivant ça sert à quoi aujourd’hui ?
SE SORTIR DU QUOTIDIEN, RÊVER, S’ÉCHAPPER… RÉFLÉCHIR
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