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Thomas Canazzi

Thomas Canazzi est le nouveau président de l’association l’Eau Vive, qui anime la culture en Montagne Noire depuis 30 ans cette année. Découvrez son parcours et sa vision intime du spectacle à travers ses réponses à notre questionnaire.

Né à Avignon, Thomas a passé 17 ans à Lyon où il a œuvré dans le montage de projets partenariaux pour les gares ferroviaires. Il y a construit une famille avant de se décider à rejoindre l’Aude et la Montagne Noire en 2016, avec une forte envie de campagne et de travail « autrement ».

« La culture à la campagne, c’est différent. On prend date de ce qui se passe et on se rend disponible, contrairement à Lyon où on consulte les agendas à la dernière minute. »

Cette nouvelle vie lui a permis de découvrir des propositions artistiques grâce à l’Eau Vive, et de se rendre compte de cette chance d’avoir sur son territoire une telle association, dans laquelle il s’est rapidement impliqué avant d’en reprendre la présidence l’année dernière à la suite du départ de Monique Bounab.

L’actu de l’Eau Vive

Pour fêter ses 30 années d’aventures, de péripéties et de jolies histoires, l’association l’Eau Vive offre aux publics un festival de cirque et d’arts de rue baptisé TouTazimuT le 3 juin 2023 à Brousses et Villaret.
>> Demandez le programme !

Thomas Canazzi répond ce mois-ci à notre questionnaire (photo Alfred Kryk)

1. Trois mots pour vous décrire ?

Je dirais speed / pragmatique / tchatcheur

2. Trois mots qui définissent votre travail ?

Fédérateur / organisé / à l’écoute

3. Si vous étiez un tableau, un livre ou un film, qui seriez-vous ?

La série de BD Les Vieux Fourneaux. J’aimerai vieillir comme eux, avec cette fougue intacte et cette révolte « contre », en ayant également une tendresse pour la jeune marionnettiste pleine d’idéaux qu’elle met en pratique, tout de suite. Le tome 7 est sorti il n’y a pas longtemps, et c’est toujours aussi jouissif.

4. Un rituel avant l’ouverture des portes les soirs de spectacle ?

Avant, non, mais je me mets à la porte quand on ouvre et j’essaye d’avoir un joyeux « bonjour et merci d’être là » pour chacun.

5. Comment choisissez-vous les spectacles que vous programmez ?

Nous avons une commission programmation, qui étudie les propositions de notre Conseil d’administration et des « amis » de l’asso, et c’est l’artiste audoise Dalèle qui organise ce moment de choix, après avoir fureté et présélectionné toute l’année. La commission vote au scrutin majoritaire, chacun donne son ordre de préférence et les propositions sont « classées », avant d’être mises en musique dans le programme de l’année.
Nous cherchons avant tout des spectacles joyeux et festifs, parce qu’on pense que c’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui, mais nous portons aussi une attention à la qualité de la proposition et son regard particulier sur le monde.

6. Comment le spectacle est-il entré dans votre vie ?

Je crois qu’il a toujours été là, je me souviens de mon adolescence en juillet à Avignon, ma famille intello de gauche abonnée à Télérama, on dirait du Vincent Delerm 🙂 Mais je me souviens avoir pris ma première claque qui m’a ouvert au cirque contemporain avec Par le Boudu de Bonaventure Gacon, il y a une bonne dizaine d’années. Un monde (celui du cirque) s’est ouvert à moi !

7. L’artiste/la compagnie avec lequel/laquelle vous voudriez passer une journée ?

C’est une drôle de question, je ne suis pas du tout groupie, mais j’aime la radicalité et l’univers de Pierre Emmanuel Barré, et je crois qu’on se marrerait bien.

8. Votre dernier coup de cœur spectacle ?

Au MIMA de Mirepoix l’an passé, La Recomposition des Mondes, par la Cie les Philosophes Barbares. C’était la première fois que je vivais un spectacle « embarqué », sans scène, où les artistes se mêlent au public pour les faire participer à cette virevoltante manifestation pour les droits des animaux. Nous les faisons venir en Montagne Noire en novembre pour un autre spectacle, mais j’espère pouvoir les faire revenir avec cette forme déambulatoire assez inédite pour moi !

9. Un spectacle que vous avez vu mais que vous ne pouvez pas avouer ?

J’adore le karaoké donc je n’ai pas honte de grand-chose… Mais je me souviens de ma première « saison » culturelle autour de mes 10 ans, à Orange, où j’ai vu en quelques jours La Compagnie Créole, Patricia Kaas et Patrick Bruel 🙂

10. Comment voyez-vous l’Eau Vive et sa saison culturelle en Montagne Noire dans 10 ans ?

Cette année l’Eau Vive fête ses 30 ans. Arrivée à cet âge, on a l’impression qu’elle vivra pour toujours, au-delà de l’équipe actuelle ! Je lui souhaite de continuer à fédérer et se renouveler, et de s’orienter toujours plus vers des propositions artistiques engagées, qui nous questionnent et nous remettent en cause, pour que le monde de la culture prenne sa petite part au besoin de changement civilisationnel qui nous pend au nez. Et puis de manière plus pragmatique, je souhaite à l’association un lieu dédié. L’itinérance coute et limite nos choix, et la Montagne Noire manque cruellement d’un espace culturel fédérateur.

11. Le spectacle vivant ça sert à quoi aujourd’hui ?

L’offre culturelle, on l’a tous dans notre poche au bout de notre téléphone. Si le spectacle vivant a une utilité au-delà de la culture aujourd’hui, c’est pour la rencontre, le partage « en même temps » d’une œuvre, la possibilité d’en parler tout de suite, d’être ensemble !

Plus d’infos sur l’Eau Vive :

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